Catgorie : Nass el Ghiwane

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Créé le : 29/03/2007 14:27
Modifié : 29/03/2007 23:14

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Nass El Ghiwan

29/03/2007 15:23



Quatre marocains dans le vent et une véritable légende : celle de Nass El Ghiwan. Un groupe mythique qui a révolutionné la musique marocaine dans les années 70 en la mettant en transe. Ceux que Martin Scorsese appelait "les Rolling Stones de l’Afrique" n’ont rien à envier à ces derniers en popularité et en passion déchaînée, et ça fait plus de trente ans que ça dure.


Nass El Ghiwan

Nous sommes à Casablanca, au début des années 60. Dans le quartier populaire de Hay El Mohamadi, 5 adolescents se rencontrent dans la maison de jeunes du coin et partagent leurs passions communes : la musique et le théâtre. Leurs noms : Omar Sayed, Larbi Batma, Abdelrahman Kirouj dit Paco, Boujemâa dit Boujemiî et Ali Yaala.

Les jeunes casablancais rencontrent alors Tayeb Sadiqi, aujourd’hui célèbre dramaturge marocain, et à l’époque jeune directeur de troupe. Avec lui, ils feront des tournées dans tout le pays et au-delà. D’ailleurs, la légende veut que ce soit durant une représentation en France que l’idée du groupe est née dans l’esprit de Batma et de Boujemîi qui, en exil, pensent au moyen de redonner vie au patrimoine musicale national.

Il faut dire que les stars de l’époque se nomment Mohamed Abdelwahab, Abdelhalim Hafez et Farid El Atrach, des crooners moyen-orientaux aux cheveux gominés, à la voix de velours et au répertoire classico-romantique. Au Maroc, des chanteurs tels que Ahmed El Bidaoui ou Ismaël Ahmed suivent la tendance, chantant en arabe classique ou dans un dialecte marocain châtié, et systématiquement accompagnés par un orchestre.

Nass El Ghiwan est ainsi née d’une volonté de chanter comme on parle, et de parler comme on vie, de raconter le Maroc, de dénoncer l’injustice, et d’appeler à l’amour de son prochain. C’est une véritable révolution dans un Maroc qui vit alors une situation socio-politique difficile.

Ainsi, un soir de juin 1971, le public rabati du Théâtre Mohamed V venu écouter l’Orchestre de la Radio Nationale voit débarquer sur scène en première partie de jeunes échevelés à l’allure débraillée. Au programme : « El sinya », « Ya bani insan » ou encore « laklâm lamraça », des morceaux qui allaient faire battre le cœur de générations, et ce durant des décennies. Le public rabati ne s’y trompe pas : il leur fait un véritable triomphe, reprenant derrière eux les refrains et s’emportant tellement qu’il refusera d’écouter l’orchestre prévu en seconde partie !

Le Maroc découvrait un nouveau style musical, une musique à la fois sacrée et profane, une musique populaire car élue « musique du peuple » pour des générations et des générations de marocains, de maghrébins, d’arabes et d’exilés.

Nass El Ghiwan sont les premiers à avoir mis en musique le hâl (état de transe). Musicalement, ils ont bravé les tabous, remettant au goût du jour des instruments ruraux tels que le bendir dénigré par les artistes de l’époque qui laissaient ça aux « chanteurs de mariage ». La touche unique du groupe doit d’ailleurs autant à la véhémence de ses textes et leurs caractères audacieux et avant-gardistes, qu’à ce subtil mélange de genres musicaux si différents : le style « âarubi » (rural) de Boujmiî et le style « gnawi » de Paco, authentique mâalem d’Essaouira..

Nass El Ghiwan fera des émules et l’on verra ainsi naître des mini-clônes au Maroc et ailleurs comme Lmchaheb ou les Bnet El Ghiwane, leur version féminine. Mais l’original perdure contrairement aux copies, remporte un disque d’or en 1973, et enchaîne les tournées au Maghreb, dans le Monde Arabe et en Europe.

Mais le destin va les frapper en 1974 avec la mort de Boujemiî, un vrai choc qui les laissera, eux comme leurs fans, inconsolables. Larbi Batma tombera à son tour gravement malade. Poète et écrivain, il est la plume du groupe et en traduit l’essence. Il finira par décédé d’un cancer en 1997.

Elevé au rang de mythe, le groupe ne pouvait disparaître. Il s’est donc recomposé, comptant toujours Omar Sayed et Ali Yaala, et accueillant le jeune Rédouane en 1995 puis Rachid Batma, le frère de Larbi, en 1996.

Aujourd’hui, le groupe se fait plus rare, mais déchaîne autant les foules à chacune de leur apparition. De plus, on leur concède une influence certaine sur le Raï et sur certaines musiques maghrébines actuelles, de Khaled à Gnawa Diffusion en passant par Amina. D’ailleurs, même l’inclassable Rachid Taha a tenu à leur rendre hommage dans son album Diwan sorti en 1998.

Leurs hymnes à l’Amour et à la Paix restent on ne peut plus d’actualité, eux qui demandaient inlassablement « quelle différence y a-t-il entre toi, et toi, et moi ? ».






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